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Aucun problème pour cette mission là. Une nouvelle mission de rang D, à mon niveau je suppose. Je commence à en avoir l'habitude, de ramasser les vieilles missions dont personne ne veut se charger. Il n'y a pas de mal à commencer en bas de l'échelle. Même les élites sont forcément passé par le stade de débutant. Je pense ne pas être aussi débutant que ça, mais malgré ce que je pense, la hiérarchie est une institution immuable, et tout un chacun se doit de la respecter. Une mission de rang D, c'est tout ce que le gouvernement m'autorise à accomplir. Après tout, la plupart des Genins sont largement moins âgés que moi, je comprend qu'un Genin n'ait pas le droit de porter des responsabilités plus importantes que cela. Le fait de m'être inscrit à l'Académie des Ninjas relativement tard joue contre moi, mais étant orphelin, abandonné dans la rue, j'ai dû grandir et survivre avant même de pouvoir envisager d'être accepté dans les rangs Shinobis.

Me voilà maintenant, et je compte bien devenir le plus fort, même si j'ai commencé avec des handicaps, même si j'accomplis des tâches mineures et sans importance, je suis persuadé que c'est en commençant par là que je vais augmenter mes chances d'atteindre un plus haut rang, et donc un plus haut niveau.

Voici donc une nouvelle mission, nettoyer les rues suite au passage des touristes lors du troisième festival touriste du village caché de la Foudre. Un grand événement cela dit en passant, rassemblant toutes les têtes nobles et leurs familles autour d'un grand buffet, avec de la musique et des guirlandes... Mais chaque année, ils n'ont toujours pas compris que les pancartes " respectez l'environnement " n'étaient pas là juste pour décorer. Et l'équipe des ouvriers chargés de l'entretien des rues n'est pas assez gonflée en effectif pour assurer tout le nettoyage, je suis donc affecté à leur soutien et leur aide.

Je rencontra l'équipe d'ouvriers, tous étaient vêtus de gilets oranges, manque de chance ce jour-là il faisait une chaleur atroce, et tous suaient à grosses gouttes. L'un d'eux se redressa en prenant une serviette usagée par terre, s'essuya le front, puis me tendit une main amicale avant de me dire :

" Bonjour, jeune Ninja, comme tu le vois, nous avons du pain sur la planche, pas de bavardages aujourd'hui, on a beaucoup de travail qui nous attend ! Il va falloir ramasser tous les déchets jusqu'au fond de la rue, là-bas. "

Il pointa du doigt le bout de la rue, et à ma grande stupeur, je n'avais jamais remarqué combien la rue était... Longue.
Je me mis de ce pas au boulot, et sous un soleil de plomb, pris la journée toute entière à ramasser les différents déchets, allant de la simple serviette de papier imbibée de sauce tomate jusqu'au préservatif à moitié rempli d'un liquide encore tiède. Oui, je vous promet que j'en ai ramassé un... Lorsque je me redressa pour jeter le condom, tous les ouvriers se mirent à rire en voyant ma tête décomposée. L'un d'eux, le plus grassouillet, me dit :

" Bah tu vois mon garçon, ça, c'est quand un des vieux riches veut se faire une jeune fraîche du village ! C'est ça, les plaisirs du tourisme aussi, bwahahahahah ! "

Dégoûté, je jeta du bout des doigts le préservatif dans la corbeille principale et retourna illico à terre pour continuer mon travail.
Arrivé à la fin de la journée, le soleil était couché, mais la chaleur était restée au beau fixe. J'étais à bout de souffle, et mon dos était douloureusement courbaturé à force de resté accroupi. En me redressant, j'entendis et je sentis tous les os de mon dos craquer uns à uns. Les ouvriers partirent en me saluant, sauf un. Le tout premier ouvrier me donna une pilule blanche en me disant :

" Tiens mon grand, c'est un anti-douleur, prends-le maintenant, et d'ici demain tu n'auras plus rien. Et merci encore pour ton aide, si tu veux, moi et mes gars allons manger au restaurant, c'est ce que l'on fait à chaque fin de chantiers, ça te tente ? "

J'étais surpris que leur corps ne les fassent pas souffrir plus que ça. Leur métier est un métier difficile, et ils semblent être devenus très résistants. J'étais impressionné. J'avale la pilule qu'il venait de me passer, et je lui souris.

" Volontiers. Je suis exténué. Comme ça, vous allez pouvoir me dire comment vous faites pour ne pas sentir de courbatures. "

Mais au moment où nous nous apprêtions à partir, un enfant passa dans la rue devant nous, et laissa tomber un papier d'emballage de sandwich. L'ouvrier qui venait de me donner la pilule regarda le papier tomber, et soupira.

" Ah... Et c'est après un tel travail qu'on se rend compte que demain nous devrons y retourner, à cause de ce genre de personnes. "

Éreinté par ma journée de travail, et pour tout ce qu'a accompli l'équipe de nettoyage, je me tourna vers l'enfant, le saisi par le col, et le secoua dans tous les sens en le soulevant du sol.

" Dis-moi, toi, tu n'as pas de travail ? Tu n'as pas de conscience ? Est-ce que tu sais ce que ça représente ne serait-ce qu'une journée à ramasser tous les déchets que vous autres, plèbe inconsciente, jetez à terre à longueur de journée ? Respecte notre travail ! "

L'enfant, ne comprenant pas le pourquoi du comment de cette soudaine agression, se précipita sur son emballage, le ramassa, et s'en alla en courant.

" Euh, o... Oui m'sieur ! Je l'referai plus m'sieur ! "

Les ouvriers me regardèrent d'un oeil approbateur, et m'invitèrent à les rejoindre. Nous partîmes nous repaître ensemble, glorieux d'un travail certes peu estimé mais très laborieux. Je n'ai que le plus profond des respects pour ce genre de profession.