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Le temps de l'Académie semble déjà être si loin, alors qu'il y a à peine quelques mois j'étais encore dans cette vieille école de Kumo. Avec mon ami de la rue, nous étions les plus âgés de la promotion, et donc nous étions effarés devant la vanité des autres enfants qui ne pensaient qu'à jouer et faire des bêtises. Pour nous, ces concepts là étaient totalement inconnus. Nous n'avions jamais connu la joie de ne se soucier de rien, de pouvoir se permettre de gambader et hurlant et en se chamaillant. Pour nous, le quotidien était de trouver de la nourriture pour ne pas mourir, de trouver un abri. Rien de ce que l'on a vu dans cette école ne nous rappelait notre enfance. Mais je dû me résoudre tout de même à essayer de comprendre ces jeunes enfants, puisque l'ordre de mission du jour était qu'un d'entre eux venait de dérober des armes dans la réserve. Pas de quoi s'inquiéter, ce n'est qu'un enfant, mais on ne sait jamais. Ces morveux sont d'une ressource inimaginable lorsqu'il s'agit de faire des pitreries.

Je me rendis donc devant l'Académie, pour interroger les enseignants sur les possibles suspects de l'affaire, lorsque tout à coup, je vis une petite tête brune dépasser de derrière un banc dans la cour qui jonchait le devant de l'Académie. Je m'interrompis aussitôt, et alla jeter un oeil sur cet étrange individu. Un enfant se redressa de derrière le banc, et me tendis les armes.

" Tenez m'sieur, c'était un pari avec un ami, maintenant il me doit 10 Ryôs. C'était pas pour faire du mal, j'vous l'jure ! "

Ayant pitié du petit, je lui pris les armes, et lui murmura à l'oreille :

" Aller, files, et ne recommences plus ou bien je te dénonce à tes professeurs. "

Il me regarda avec des étoiles dans les yeux, et parti à grandes enjambées.

" Merci, tu es le plus cool des Ninjas ! "

Il me restait tout de même à retrouver le garçon avec qui il avait fait le pari. Rien ne sert de lui faciliter la tâche et de ne rien dire à l'autre enfant. Je poursuivis mon enquête, puis débusqua le deuxième enfant assez facilement en suivant le premier en filature. Il s'avérait que son " ami " n'était autre que son grand frère plus âgé de cinq ans. Une fois le petit parti, je m'approcha du grand, puis le pris par surprise en plaçant ma main sur sa bouche. Je lui dis à l'oreille :

" Écoutes-moi bien, si tu tentes d'utiliser ton petit frère ou n'importe quel autre enfant pour accomplir tes vils desseins, je te brise la nuque. Comportes-toi en homme, et assumes tes décisions abjectes tout seul. Si tu veux tenter d'être un criminel, soit, mais n'entraînes pas des plus petits que toi dans ta chute. J'espère que je me suis bien fait comprendre. "

Le jeune homme apeuré s'empressa d'acquiescer avant de se carapater en vitesse.

Je rapatria les armes aux enseignants, et tout était réglé. Je précisa les avoir trouvés derrière un banc, rien de plus. Aucune enquête ne fut ouverte pour un incident aussi peu grave, le tour était donc joué.