Le jeune poète kumojin sautait de toit en toit depuis un bon quart d'heure maintenant. Il venait de recevoir un ordre de mission en extrême urgence : des bandits semaient la panique dans Kumo. De la vermine, des pendilleros de la pire espèce. Mais pour l'instant, ils demeuraient introuvables. Pas un cri, pas un bruit de cassage. Aucun indice. Ozu décida d'interroger des passants pour en apprendre un peu plus.
Un vieil homme sourd comme un pot, à moitié ivre ne lui fut pas d'une grande aide. Une petite vieille qui ne voulait pas coopérer par crainte des représailles. Elle avait l'air plutôt terrorisée. Le genin continuait de chercher. Mais il n'arrivait pas à trouver d'information utile. C'est alors que la solution est littéralement tombée devant lui. Un homme entre deux âges, s'était allongé devant lui.

"S'il vous plait, aidez-moi ! Des hors la loi ont saccagé ma rue, et quand je suis sorti pour essayer de leur faire peur, ils m'ont violenté et ont investi ma boutique. J'ai peur qu'ils ne s'en prennent à ma marchandise, j'ai des antiquités qui valent un petit paquet de ryos la dedans !"

L´homme était en effet pas mal amoché : nez cassé, dont le sang coulait, vêtements pleins de poussières et en partie déchirés, un coquard bien violet. Il boitait de la jambe gauche. Ils y étaient allé sans pitié ! D'après la victime, ils étaient quatre, dont un colosse qui devait peser bien plus de cent vingt kilos. Ozu se faisait accompagner sur les lieux. Il semblait insensé de vouloir négocier avec ces gens là. Mais il ne pourrait s'empêcher d'essayer, grand pacifiste qu'il était.
Arrivé à la boutique, Ozu envoya l'homme un peu plus loin, à l'abri. Il rentra dans la tanière des brutes.

"Bonjour messieurs, alors il parait qu'on aime bien mettre le bazar en ville ? Clama t-il en rentrant
- Oh chef, regardez ! On nous a envoyé un grand morveux,  il ressemble à une asperge. Bougez pas je m'en occupe !"

Apparement, le plus costaud était le chef, ce qui était d'une originalité proche de zéro. Lui et ses deux autres sbires restèrent confortablement installés dans un sofa au fond de la pièce. Ils étaient en train de se payer un menu casse croute/pichet de saké, le tout gracieusement "offert" par l'antiquaire.
Le loubard qui s'approchait avait une tête patibulaire : les cheveux violet coiffés en crête, une balafre sur la joue droite. Il lui manquait également quelques dents, son sourire était dégoutant. Il sortit un couteau de la poche de son manteau en cuir. Un véritable cliché. La pièce était vaste, et avait la forme d'un carré de six à sept mètres de coté. Fort heureusement, il s'agissait de l'accueil du magasin, et il n'y avait donc rien à casser ici. Les marchandises étaient à l'étage.

"On pourrait pas essayer de discuter ? Je suis sur qu'on peut trouver une solution. Tenez par exemple, vous remboursez les dégâts dont vous êtes responsables, et je vous escorte jusqu'à la sortie du village ! Vraiment, je pense que la violence ne résoudra pas ce conflit..."

Visiblement, les truands n'étaient pas partisans du dialogue, ils faisaient parler le couteau. Mais il aurait au moins essayé. Ozu composa quelques signes, et utilisa une illusion qu'il aimait beaucoup : le kokohi no jutsu. Le couteau du pauvre bougre prit l'apparence d'un canard en plastique.

"Tu comptes vraiment me tuer à coups de jouet ?"

La racaille fut complètement berné par l'illusion. Il observait son nouvel accessoire de bain, complètement hébété. Il bafouillait. C'était le moment : PAM ! Profitant de la diversion, le grand Fukyo lui envoya un énorme coup de poing dans la tempe. Il heurta le mur, inconscient. Et de un.
Les deux autres primates stoppèrent net leur gloussements, et se ruèrent sur Ozu. Celui-ci sortit une dizaine de makibishis de sa poche et les planta à deux bons mètres de lui. L'un des deux, surement le moins malin, ne le vit pas et se les enfonça tous dans les pieds. Il n'en avait pas manqué un. Il se laissa tomber, et hurlait de douleur. L'autre, par contre, sauta par dessus son collègue criminel et asséna un énorme coup de tête à Ozu. Ouch ! Le genin dégustait. Il avait frôlé la fracture nasale ! Son adversaire profita qu'il soit désorienté pour lui balayer les jambes. Il était à présent à terre, et protégeait son visage, pour ne pas prendre de vilain coup. Le salaud ! Il avait une bonne puissance dans les jambes. Ozu avait une idée en tête, mais son timing devait être parfait. Il attendit de recevoir un énième coup dans l'estomac pour saisir la jambe adverse, et le déséquilibrer. Il y arriva sans problème. Il avait renversé la tendance. Il recula d'un pas et composa des signes pour malaxer son chakra.

"Réfraction de l'enfer"

Un tourbillon de feuilles se forma autour de l'agresseur d'Ozu, qui venait juste de se relever. Il commença à paniquer. Et ce n'était que le début. Bientôt, il fut prie d'hystérie. Ozu l'avait enfermé dans une illusion perfide : il se faisait attaquer par une bonne centaine de guêpe. Elles se ruaient sur lui, comme animées par une furie sanguinaire. Le pauvre bougre criait à pleins poumons. Il finit par se fatiguer de crier comme une fillette. Il se laissa tombé à terre. Des bruits d'applaudissement se firent entendre au fond de la boutique.

"Impressionnant petit ! Tu viens de terrasser des hommes que je considères comme très bon combattants. Sans rire, à ton âge c'est pas mal du tout. Mais la t'as un problème, parce que tu m'as foutu en rogne. Je vais te casser en deux !"

Le mastodonte se leva d'un bond, et se dirigea vers Ozu. Notre héros mesurait deux mètres, mais l'homme qui se dressait face à lui était réellement monstrueux. Au moins vingt centimètres de plus, tout en muscle. Une armoire à glace. Chacun de ses pas faisait trembler le sol de la boutique. Ozu Fukyo était dans la merde bien noire, et  jusqu'au cou en plus.
Ni une ni deux, l'ogre l'attrapa par le col et le souleva de dix centimètres sans le moindre effort. Il le fit passé à travers la fenêtre, et le kumojin se retrouva dans la rue en une fraction de seconde. Le gros malabar sortit de la boutique en riant. Ozu ne devait pas se laisser attraper une seconde fois. Il avait déjà assez mal partout.

"Kasumi jusha no jutsu"

Une dizaine de clones se formèrent autour de lui. Ca suffirait pour brouiller les pistes. Les clones encerclèrent la montagne de muscle, qui ne se laissait pas impressionner. Il chargea une réplique d'Ozu, qui disparut dans un nuage de fumée. Il écarta les bras, et se servit de ses deux avant-bras comme massues. Encore deux clones de moins. Ozu devait faire vite, à ce rythme là, ça allait finir rapidement.

* Je ne pourrais pas le blesser au corps à corps, et je me sens trop faible pour retenter une réfraction de l'enfer. Il faut que je l'immobilise en gardant mes distances. *

Il dégaina deux kunais et les deux clones qui restaient encore intacts le firent également. Sa cible : les genoux. S'il effectuait un bon lancer, il pourrait le rendre immobile, et donc inoffensif. Il prit une grande respiration, et s'exécuta. Malheureusement, il n'avait jamais été un bon lanceur. Il ne toucha qu'une jambe. Quand le géant s'aperçut  que les deux autres répliques n'étaient pas réelles, il se retourna vers Ozu en souriant. Il était toutefois bien ralenti. Il ne restait plus qu'une solution. Elle impliquait la proximité, tant pis.
Ozu prit deux grands pas d'élan, en dégainant un autre kunai. Il se jeta au sol, sur le dos. Il effectua une glissade, et enfonça son arme avec violence dans le genou valide du colosse. Ce dernier tomba à la renverse, vaincu. Il hurlait sa douleur, et quelques insultes. Ozu s'écarta un peu du vaincu, et prit deux minutes pour souffler. Encore une mission menée à bien !