La pluie à Kittoki est fortement présente à son grand désarroi. Rares sont les jours sans. Et pourtant la vie n'y est peut-être pas plus mal qu'ailleurs malgré les manques de récoltes. Peut-être que le soleil se manifeste un jour sur trois voir quatre et cela nuit à l'agriculture. Mais Kittoki a toujours su se débrouiller. Même si la nourriture est quelques fois en sous effectifs, le roi évite de faire affaire avec des marchands d'autres contrées. N'étant pas apprécié de tous, le risque d'un attentat au sein du village était trop grand pour permettre à des étrangers d'entrer dans le village. Et pourtant, quelques fois il fallait bien s'y résoudre, laissant la peur de côté tandis que certaines familles n'avaient plus de quoi manger. C'est alors que les autorisations étaient distribuées sous des critères très strictes. Devaient se faire savoir : le produit, d'où il provenait, les conditions de transport, depuis combien de temps le produit était marchandise, ainsi que des informations capitales sur le vendeur lui-même. Tout un formulaire qui devait être respecté à la lettre pour qu'il y ait échange d'or.

Ce jour là, en ces temps quelque peu difficiles, Kosa était chez elle. N'aimant pas rester dans son bureau, il lui arrivait d'emporter discrètement les documents dits « moins importants »à vérifier ou même à remplir chez elle. La jeune femme, pourtant de vingt-et-un ans vivait encore chez ses parents. Mais elle aimait tellement son clan. Du moins, sa demeure était grande et au calme, étant une famille aisée, elle ne pouvait pas se plaindre de sa modeste maison aux frontières Est de la ville. Alors pourquoi partir ? De plus, elle avait moins de responsabilités mineurs comme certains frais ou encore un loyer. Elle avait déjà beaucoup à faire en tant que bras gauche du roi. D'ailleurs, elle n'avait pas non plus de petit ami et n'en avait encore jamais eu alors pourquoi se prendre la tête à être seule dans un chez-soi, elle était bien chez ses parents.

Tout était calme, silencieux, tout ce qui pouvait plaire à la jeune femme. Une feuille vérifiée, elle enchaînait sur la prochaine. Ce n'était pas son fort ce travail dans la paperasse mais elle s'était proposée auprès de son roi pour l'aider un peu. C'était son devoir après tout. Elle ne connaissait pas personnellement son chef mais étrangement, une confiance s'était installée depuis le temps qu'il gouvernait sur Kittoki Gakure. D'ailleurs, elle n'était pas la seule à ressentir de la reconnaissance, la plupart des habitants partageaient cet avis. Plus les minutes passaient et plus le petit tas de feuilles diminuait. C'est alors qu'en redressant la tête en direction de la fenêtre elle remarqua une petite agitation au dehors. Une personne, puis deux, puis trois qui courraient dans une même direction, semblant être comme des muets criant à l'aide à cause de l'insonorisation de la maison. La brune se leva et se dirigea jusqu'à sa vitre pour ainsi l'ouvrir. Elle choppa du regard un jeune courant à vive allure et l'interpella pour le stopper et donc avoir quelques explications :

▬ Eh jeune homme ! Qu'est-ce qu'il se passe ici ?
▬ Il y a une prise d'otage au bout de la rue, à côté de la boutique d'armes !
▬ Débrouille-toi pour que cette information arrive aux oreilles du roi, mais précises que Kosa est sur le coup.

La discussion n'alla pas plus loin. Le villageois s'empressa de reprendre sa course tandis que la belle kunoichi attrapa sa ceinture qui portait les étuis de ses kodachis pour ainsi l'accrocher autour de sa taille. Elle referma la fenêtre, enfila ses sandales en moins de deux et sortit aussitôt de la maison. Elle grimpa alors en quelques sauts sur le toit et traversa toute la rue perchée, évitant ainsi les mouvements de foule qui se tramaient en bas et pour les plus curieux, autour des shinobis déjà sur place. Des genins mais aussi des chuunins qui s'étaient probablement donné la mission de calmer le fauteur de trouble et de protéger le reste des habitants. On entendait au loin les plaintes des mégères inquiètes de la ville. Celles-ci s’apitoyaient sur le premier meurtre déjà commis. Kosa n'était pas assignée à cette mission mais quand la sécurité publique des villageois était mise en péril, tous les shinobis étaient demandés. Il fallait agir vite et sûrement. Disons qu'elle s'était maintenant assigné la mission classé B vu la situation.

Arrivée au lieu, elle vit les quatre ninjas déjà sur place, tentant de contrôler la panique des habitants. L'un d'eux parlait au malfaiteur, tentant de le raisonner. La jeune femme n'attendrait pas un meurtre de plus. Elle se précipita alors devant son confrère, face au meurtrier.

▬ Vas, je m'occupe de cette affaire. Aides tes camarades à sécuriser le périmètre.

Ordonna humblement la juunin. Elle n'avait qu'une seule cible dans ses pupilles et ne prit même pas la peine de vérifier si ses ordres s'exécutaient ou non. En face d'elle, il s'agissait d'un homme pas très grand mais plutôt bien musclé. Il avait un katana à la main qui menaçait une jeune enfant d'à peu près huit ans. Celle-ci était en pleurs et ne cessait de regarder le corps d'un homme face contre terre et la mare pourpre dans lequel il baignait. Probablement le père. La scène la laissait de marbre en apparence mais la tristesse de la gamine lui perçait le cœur telle des aiguilles. Il ne fallait pas se laisser distraire, une mauvaise négociation et la petite pouvait y passer. Kosa envisageait aussi en dernier recours d'utiliser la force. Après tout, à Kittoki il y avait une proposition de chance et si celle-ci n'était pas accueillie, la mort attendait le criminel. On récolte ce que l'on sème. Et lorsque l'on sème la mort, on ne récolte que la mort.

▬ T'es qui toi ? Approches et je te laisserais voir ses cordes vocales se déchirer lentement quand je lui aurait coupé la gorge !
▬ Tu n'as pas besoin de savoir qui je suis. Quoiqu'il en soit, je sais qui tu es et il est encore temps pour toi de t'en aller et de ne plus jamais remettre les pieds au sein de ce village tranquille.
▬ Ah ? Tu sais qui je suis ? Bien, dans ce cas tu dois savoir que je n'hésiterais pas à mettre à feu et à sang chaque bâtiments qui seront en travers de ma route, assassinant peu à peu chaque villageois de cette misérable terre.

Effectivement, la jeune femme connaissait en quelque sorte cet homme. C'était un mercenaire qui, il y a un ou deux jours, avait voulu entrer au village pour s'y installé. Reçu devant le roi, son dossier avait été étudié avec soin. Peu nombreuses étaient les acceptations de nouveaux habitants, le roi étant bercé dans la méfiance à cause des possibles tentatives d'infiltration des ennemis.  Sa demande refusée, l'étranger était repartit un tantinet frustré. Mais qui aurait pu prévoir qu'il ferait aujourd'hui une prise d'otage et surtout un meurtre. Apparemment il ne savait pas à qui il avait à faire, ce qui donnait un certain avantage à la kunoichi. N'abandonnant pas encore la persuasion, elle tenta la menace.

▬ Écoutes, ton âme est déjà souillée par le sang mais le pardon peut encore t'être accordé. Sois raisonnable et acceptes de t'en aller.
▬ Et sinon quoi ? J'ai l'otage et vous n'avez rien pour un échange alors..
▬ Dans le cas d'un refus de ta part, je serais contrainte à exécuter la sentence irrévocable. Je te tuerais.

L'avait-elle coupé en pleine explication. Malheureusement cette interruption ne fit qu'accroître la colère de l'homme qui, en un sourire sadique annonça au peuple la mort instantanée de la petite fille entre ses bras. Aussitôt dit, il regarda droit dans les yeux Kosa et fit glisser lentement la lame déjà ensanglantée de son katana sur la gorge de la gosse. Celle-ci se mit alors à crier de souffrance, son sang perlant de plus en plus. Il ne s'agissait que d'une entaille sur la chère pour le moment. L'homme s'arrêta stupidement un court instant pour parler mais il s'arrêta immédiatement quand il vit enfin la jeune femme bouger. Elle savait que par orgueil, son adversaire aurait relâcher sa cible pour blablater son exploit. Mais l'heure était arrivée et en faisant cela, la juunin avait une ouverture facile. En une fraction de seconde et devant l'air stupéfait de l'homme, elle lança un de ses kodachis droit sur sa main. Celui-ci planta sa lourde lame en or à travers la paume, ce qui le fit lâcher l'arme blanche qu'il tenait. Sous les yeux étonnés des spectateurs qu'étaient les habitants, ainsi que sous ceux du malfaiteur, la lame se mit à devenir moins lourde. Les secondes passaient et l'or était devenu sable. Le manche tomba alors au sol tandis qu'un sourire à la fois moqueur mais aussi nerveux s'afficha sur les lèvres du mercenaire.

Tout était sous contrôle à présent. Du moins personne ne le savait sauf l'héritière des Datenshi. C'était là un de ses tours favoris quand il s'agissait de pauvres ignorants. Le ricanement sombre de l'homme résonnait même dans la rue silencieuse. Apparemment les shinobis avaient réussi à calmer la foule. Beaucoup étaient rentrés mais il restait encore une petite masse qui voulait assister au spectacle. Cela ne plaisait pas trop à Kosa mais elle n'avait pas le choix, elle finirait son combat avec ou sans public. Il fallait arrêter cet assassin. D'ailleurs, celui-ci voulu s'abaisser pour ramasser son sabre. Cependant, quand il vit la femme tendre le bras, la main grande ouverte vers lui, il resta sur ses gardes.

▬ Tu aurais dut t'en aller quand il en était encore temps. La clémence à ses limites et quand elle est offerte, il faut toujours l'accepter. J'espère qu'avant de mourir tu auras appris la leçon car peut-être qu'une fois au ciel, Dieu pardonnera ta crédulité.
▬ Qu'est-ce que tu..
▬ Sunakin Kyu, le sarcophage de sable.

C'est dès lors que le peu de sable au sol d'or se multiplia peu à peu, créant ainsi une masse bien plus importante. Celle-ci encercla d'abord un pied, emprisonna l'autre, et glissa tout le long du corps. Le sable s'accumula sur chaque membres exceptés le bras tenant la fillette et le visage, lui permettant très légèrement de respirer tandis que ses poumons, son estomac et même toutes parcelles de peaux recouvrant ses organes étaient compressées sous le sable d'or. Ce sable n'était pas comme ceux trouvé sur les plages. Il était certes bien plus lourd mais aussi bien plus dur et résistant. C'était les petites particules d'or qui se trouvaient dans le sable qui lui donnait ces caractéristiques légendaires. Sans mots et dans le calme le plus complet et serein, le bras gauche toujours tendu et la main toujours ouverte, Kosa s'approcha de son œuvre. Elle regardait la petite qui elle, était craintive et en panique. Quoi de plus normal. Mais le regard de la jeune femme était étrangement doux ayant pour but de mettre en confiance cette pauvre orpheline de père. La juunin posa sa main sur le dit sarcophage de sable et de l'autre, elle força un peu sur le bras de l'homme pour que l'emprise sur la gamine soit défaite. Ce ne fut pas difficile puisque le corps du mercenaire était endolori tant le sable l'étouffait. L'enfant enfin libérée couru dans les bras d'une femme en pleurs qui devait être sa mère. Or ces sanglots de semi joie et tristesse, le silence demeurait maître de la rue. De nouveau, un cumul de sable se forma sur le bras restant tandis que la main gauche de Kosa était toujours posé sur la statue de sable d'or. Il ne lui restait plus qu'à le tuer. Cependant la prochaine technique promettait une sacrée pagaille : du sang giclant de toute part et salissant les murs d'à côté. C'est pourquoi elle plaça alors son index et son majeur droit et collés devant-elle, utilisant ainsi la technique de la coquille vide de la cigale. Ainsi, la masse de sable et la jeune femme disparurent dans un nuage de sable, se retrouvant alors hors des murs à l'Est de Kittoki. Finalement, elle n'était pas si loin de la rue où s'était produit l'agitation. Seulement à un ou deux toits avant de passer par dessus la murailles du village.

Seuls. Ils n'étaient plus que tout les deux, à l'abri des regards. Le meurtrier respirait avec difficultés et Kosa restait de glace devant sa propre technique. Elle pouvait très bien le tuer directement, mais un pressentiment lui murmurait au fin fond de son esprit de l'interroger avant. Après tout il était probablement un espion à la solde d'un des pays adverses.

▬ Alors, nous allons faire un petit quelque chose. Je vais te poser des questions et tu vas me répondre. D'où viens-tu réellement ? Sur le formulaire, il me semble que tu avais signaler le village de Kusa no Kuni mais étrangement.. Mon instinct me dit que tu caches certaines choses.
▬ Te croirais-tu extralucides jeune fille.. ?
▬ Non, simplement intuitive. Réponds.
▬ Dis-moi.. A ma place, aurais-tu trahis ton village ? Si des réponses me promettent la vie sauve alors le silence en fera sûrement de même. Je ne dirais rien.
▬ Détrompe-toi, si tu ne me sers à rien, je préfère autant te tuer maintenant, abrégeant ainsi ta souffrance. Et même si tu n'as pas confirmé mes pensées, tu n'es pas de Kusa et je ne connais qu'un pays qui possède des personnes aussi assoiffées de sang, se délectant des meurtres et des cris d'agonie. J'ai vu dans ton regard l'expression de bienséance que tu ressentais quand tu as entaillé cette enfant. Tu es un Nishibijin et tu sais que j'ai raison. Ayant eu les informations désirées, je pourrais te laisser fuir mais je sais qu'aussitôt le dos tourné, tu en profiteras pour te venger. Des homme tels que toi ne devraient pas exister. Le nom d'Homme est trop prestigieux pour vous. Vous êtes des bêtes. Vous aimez la souffrance, regarder la mort se produire devant vous. Dieu n'a jamais voulu ça. Comme je te l'ai dit à notre rencontre.. Tu récoltes ce que tu sèmes. Tu sèmes la mort, la mort te prendra tôt ou tard. Et ton heure est venue.. Elle ferma une courte seconde les yeux puis les rouvrit avec un air de désolation dans le regard. Sunakin Sôsô, le tombeau du désert.
▬ Bien demoiselle, on se reverra en enfer.

Tout se finit sur cette dernière phrase. C'est alors que la manieuse du sable d'or se recula de dix mètre, le regardant dans les yeux et quand vint la seconde fatidique, elle referma brusquement la main. A ce geste, le sable provoqua une nouvelle pression intense, forte et rapide sur le corps, ce qui l'écrasa littéralement. Le sang s'échappa hors du sable en une explosion qui tâcha tout autour d'elle. Même la jeune femme. Tel un ouragan rougeâtre, le sang se déposa violemment sur le visage et les vêtements de la juunin qui demandait presque pardon des yeux. Mais elle n'avait pas d'autres choix que de le tuer. Peut-être avait-elle fait fausse route, peut-être aurait-elle dû le laisser partir. Mais encore une fois, elle avait écouté sa raison et son sens de protection. Finalement peut-être que ses avances sur l'identité du défunt étaient fausses. Quoiqu'il en soit, il avait en quelque sorte confirmé qu'il n'était pas simple mercenaire voulant venir vivre dans les contrées de la pluie, il était un infiltré. Mais de quel village ? Kosa en ferait tout un rapport pour son roi plus tard mais pour le moment, elle devait au minimum rentrer se nettoyer. Ne pouvant pas laver son âme de ces meurtres, elle pouvait au moins nettoyer son corps.

HRPG : 2605 mots pour ce rp-mission en solo. Alors j'espère que ça ira au niveau du contenu et que la façon dont j'ai fait dérouler le "combat" sera acceptée puisque j'ai joué aussi le PNJ. J'espère également que mon petit détournement à la fin n'aura pas été trop audacieux mais bon, je pensais que ça aurait mis un peu de piment ^^.

Citation :

Mission B 10
Contexte : Suite au refus d'intégrer un mercenaire au sein du village en tant que shinobi, ce dernier provoque un vent de panique en se vengeant sur nos villageois, les tuant un par un.
Objectif Primaire : Retrouvez le et Stoppez le.
Objectif Secondaire (Facultatif) : Abattez le.
Lieu : Rues.

P.S : Je l'avais mis dans habitations sans faire gaffe, donc j'ai supprimé mon post. Finalement je pense que sa place n'est dans aucune des partie puisque cela se passe dans une rue aux frontières de Kittoki.